Handicap : une vingtaine d’EA s’unissent en Bretagne pour créer Up’Interim, entreprise adaptée de travail temporaire

En Bretagne, une vingtaine d’entreprises adaptées ont choisi de se regrouper pour mettre en place une entreprise adaptée de travail temporaire. L’expérimentation des EATT est prévue par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018. En Bretagne, cette expérimentation s’est concrétisée avec Up’Interim, créée sous forme de SCIC en janvier 2020. « Le projet collaboratif est vite apparu comme une évidence en Bretagne », souligne Julia Barone, directrice générale d’Up’Interim. L’EATT bretonne s’est fixé un objectif de 80 ETP accompagnés d’ici la fin de l’année.

julia barone
Julia Barone, directrice générale d’Up’Interim Libre de droits

Devant la possibilité d’expérimenter une EATT, les acteurs bretons du secteur du handicap « ont fait le choix du collectif et du coopératif pour se saisir de cette opportunité : elles ont créé la Scic Up’Interim, un réseau d’agences de travail temporaire exclusivement dédié aux personnes handicapées », expose à AEF info Julia Barone, directrice générale d’Up’Interim. La présence, en Bretagne, de Julia Barone, membre du bureau national de l’Unea, et l’implication d’Erwan Pitois, délégué régional de l’Unea, ont permis de « fédérer » les acteurs bretons. « La Bretagne est coopérative de nature », ajoute Julia Barone. « Très rapidement, 11 structures, représentant une vingtaine d’entreprises adaptées, ont fait part de leur intérêt pour cette expérimentation, qui n’a pas un but lucratif, mais qui vise à remettre en emploi des personnes handicapées ».

Pour cadrer avec cette « gestion désintéressée », ainsi que cet aspect collaboratif « qui permet d’associer des acteurs comme Cap emploi, les missions locales, des entreprises », c’est le modèle de la société coopérative d’intérêt collectif qui a été retenu. « C’est un modèle innovant, souligne Julia Barone. Nous ne sommes pas adossés à des structures d’intérim. Nous sommes libres d’innover, en matière d’accompagnement, de partenariats, d’implantations… »

4 AGENCES, 8 SALARIÉS

Up’Interim a ouvert quatre agences : une dans chacun des départements bretons (à Brest, Lorient, Saint-Brieuc et Rennes, siège social de la société). Deux personnes ont été recrutées dans chaque agence. « Notre objectif en termes de personnes handicapées en intérim est d’avoir l’équivalent de 80 ETP fin 2020 pour l’ensemble des agences », indique Julia Barone. « Par ailleurs, l’État nous fixe, dans le cadre de l’expérimentation, un objectif d’ici à 2022 : avoir 30 % de l’effectif accompagné en emploi durable ». Up’Intérim bénéficie d’une aide au poste, de la part de l’État, dans le cadre de l’expérimentation des EATT. Le montant de cette aide s’élève à 4 472 euros par an pour un ETP.

Julia Barone observe « l’accueil très favorable » réservé à Up’Interim. « Avant même l’ouverture, nous avons été contactés par de grands groupes ; beaucoup veulent intégrer des personnes en situation de handicap, mais ne savent pas comment faire, par quel bout prendre les choses… ça rassure les entreprises de commencer par de l’intérim, et surtout de savoir qu’elles seront accompagnées, qu’elles auront des conseils sur l’adaptation de poste, etc. » Julia Barone précise que l’intérim est pour les entreprises un moyen de plus de participer à leur obligation d’emploi de travailleurs handicaps. En effet, les travailleurs handicapés en intérim sont comptabilisés dans la DOETH en fonction de leur temps de travail et de la durée de présence sur l’année.

Source https://www.aefinfo.fr/depeche/623935

Partagez sur :